La gestion des risques est une composante essentielle dans le secteur bancaire, car les banques sont confrontées à une multitude de risques (financiers, opérationnels, réglementaires, etc.) qui peuvent affecter leur stabilité et leur rentabilité. Le contrôle de gestion joue un rôle clé dans cette gestion des risques, en accompagnant les équipes à chaque étape, depuis l’identification des risques jusqu’à la mise en place de stratégies d’atténuation.
Voici comment le contrôle de gestion accompagne les équipes bancaires dans la gestion des risques, en apportant une méthodologie structurée et des outils adaptés pour minimiser les menaces tout en maximisant la performance.
Sommaire
Toggle1. Identifier les risques : un diagnostic essentiel pour chaque équipe
Le premier rôle du contrôle de gestion est d’aider les équipes à identifier les risques spécifiques à chaque activité. Que ce soit pour le front-office, le back-office, ou les départements financiers, le contrôle de gestion établit un diagnostic des risques en cartographiant les processus internes.
Actions :
- Analyse des processus bancaires : Le contrôle de gestion cartographie les processus des différents départements (traitement des transactions, gestion des prêts, gestion de la trésorerie) pour identifier les risques potentiels à chaque étape.
- Catégorisation des risques : Les risques peuvent être classés en plusieurs catégories, notamment les risques de crédit (défaut de paiement des emprunteurs), les risques de marché (fluctuations des taux d’intérêt ou des devises), et les risques opérationnels (erreurs humaines, défaillances technologiques).
- Utilisation des données historiques : En s’appuyant sur les incidents passés (fraudes, erreurs, pertes financières), le contrôle de gestion permet d’identifier des tendances et de mieux anticiper les risques futurs.
Exemple : Pour le département de gestion des prêts, le contrôle de gestion peut identifier des risques de crédit élevés pour certains segments de clientèle ou certains produits bancaires, en se basant sur des données historiques de défauts de paiement.
2. Mettre en place des indicateurs de risque (KRI) pour un suivi proactif
Une fois les risques identifiés, le contrôle de gestion aide les équipes à mettre en place des indicateurs de risque (Key Risk Indicators – KRI) qui permettent de suivre l’évolution des risques en temps réel. Ces indicateurs sont essentiels pour anticiper les problèmes avant qu’ils ne se matérialisent.
Actions :
- Définir des KRI pertinents : Le contrôle de gestion collabore avec chaque équipe pour identifier les KRI les plus pertinents en fonction des risques spécifiques. Par exemple, pour les risques de crédit, des indicateurs comme le taux de défaut des emprunteurs ou le taux d’endettement moyen des clients peuvent être suivis.
- Suivi en temps réel des KRI : Mettre en place des tableaux de bord dynamiques qui permettent de suivre les KRI en temps réel. Ces outils donnent une visibilité immédiate sur les signaux d’alerte.
- Alertes sur les dépassements : Lorsque des seuils critiques sont dépassés, le contrôle de gestion déclenche des alertes pour permettre aux équipes de réagir rapidement.
Exemple : Dans un projet de digitalisation des services bancaires, le contrôle de gestion peut suivre des KRI liés à la sécurité, comme le nombre de tentatives de cyberattaques bloquées ou le temps de rétablissement après une panne technique.
3. Anticiper les risques à travers des scénarios et simulations
Le contrôle de gestion aide également les équipes à anticiper les risques potentiels en modélisant des scénarios de crise ou en réalisant des stress tests. Ces simulations permettent de mesurer la résilience de la banque face à des événements inattendus (chocs économiques, fluctuations de marché, crises financières).
Actions :
- Réalisation de stress tests : Le contrôle de gestion met en place des stress tests pour évaluer l’impact d’une crise économique sur les résultats financiers de la banque. Cela peut inclure des scénarios de hausse soudaine des taux d’intérêt ou de baisse des marchés financiers.
- Simulations de défauts massifs : Pour les risques de crédit, des simulations de défauts massifs permettent de voir comment la banque résisterait si plusieurs emprunteurs importants ne parvenaient pas à rembourser leurs prêts.
- Scénarios d’attaque cybernétique : Avec l’augmentation des risques de cyberattaques, des simulations d’attaques technologiques peuvent être réalisées pour tester la réactivité des systèmes de sécurité et la continuité des opérations bancaires.
Exemple : Le contrôle de gestion peut réaliser un stress test simulant une crise économique majeure et analyser comment cela affecterait la solvabilité de la banque, en tenant compte de la hausse des taux de défaut des clients.
4. Développer une culture du risque et former les équipes
Le contrôle de gestion joue un rôle important dans la création d’une culture du risque au sein de l’organisation. Il ne suffit pas de disposer de processus et d’outils sophistiqués, il est également crucial de former les équipes à la gestion des risques et de les sensibiliser à leur rôle dans la maîtrise de ces risques.
Actions :
- Formation des équipes : Mettre en place des sessions de formation régulières sur la gestion des risques. Ces formations doivent aborder les types de risques auxquels chaque département est exposé, les outils à utiliser pour les surveiller et les actions à mettre en place en cas de dépassement des seuils critiques.
- Communication des risques : Le contrôle de gestion doit assurer une communication proactive avec les équipes sur les risques identifiés, les évolutions des KRI et les mesures correctives prises.
- Sensibilisation à la conformité : Le contrôle de gestion aide également les équipes à comprendre l’importance des régulations et à se conformer aux exigences légales (Bâle III, RGPD, etc.).
Exemple : Pour les équipes de gestion de la trésorerie, une formation sur les risques de liquidité peut être organisée pour qu’elles comprennent l’importance de suivre les ratios de liquidité en temps réel et de réagir rapidement en cas de dégradation des indicateurs.
5. Piloter les plans d’action pour atténuer les risques
Le contrôle de gestion accompagne les équipes dans la mise en œuvre des plans d’action pour atténuer les risques identifiés. Cela implique de prioriser les risques les plus critiques et de définir des actions correctives pour minimiser leur impact.
Actions :
- Prioriser les risques : Le contrôle de gestion aide à identifier les risques les plus critiques (en fonction de leur probabilité et de leur impact) et à prioriser les actions correctives.
- Mise en place de mesures de prévention : Collaborer avec les équipes pour développer des mesures préventives comme le renforcement des contrôles internes, l’automatisation des processus pour réduire les erreurs humaines, ou encore la mise à jour des systèmes de sécurité informatique.
- Suivi de l’efficacité des actions correctives : Une fois les mesures mises en place, le contrôle de gestion doit suivre leur efficacité en vérifiant si les indicateurs de risque s’améliorent. Si nécessaire, ajuster les actions pour atteindre les objectifs.
Exemple : Dans le cadre de la gestion des risques de crédit, le contrôle de gestion peut collaborer avec le département des crédits pour renforcer les politiques d’octroi de prêts, en exigeant des garanties plus élevées pour les emprunteurs à haut risque.
6. Assurer un suivi régulier et ajuster les stratégies en fonction des résultats
Le contrôle de gestion doit accompagner les équipes dans le suivi régulier des risques et des plans d’action. L’évolution des indicateurs de risque doit être analysée périodiquement, et les stratégies doivent être ajustées en fonction des résultats observés.
Actions :
- Rapports réguliers sur les risques : Le contrôle de gestion produit des rapports réguliers sur l’évolution des KRI et des plans d’action mis en place. Ces rapports permettent de vérifier si les risques sont sous contrôle ou s’ils nécessitent des ajustements.
- Ajustement des stratégies : Si les résultats ne sont pas conformes aux objectifs, le contrôle de gestion collabore avec les équipes pour ajuster les stratégies, renforcer les contrôles, ou mettre en place de nouvelles actions préventives.
- Revue périodique des risques : Organiser des réunions périodiques avec les équipes pour analyser les risques en cours, discuter des progrès réalisés, et ajuster les priorités si nécessaire.
Exemple : Si un projet visant à améliorer la gestion des risques de liquidité montre des résultats insuffisants, le contrôle de gestion peut proposer d’augmenter les réserves de liquidités ou de réviser les prévisions de flux de trésorerie pour éviter une crise de liquidité.
Tableau récapitulatif : Rôle du contrôle de gestion dans l’accompagnement des équipes bancaires dans la gestion des risques
Étape | Action | Exemple concret |
---|---|---|
Identification des risques | Cartographier les processus et analyser les incidents passés | Identifier les risques de crédit dans la gestion des prêts |
Mise en place des KRI | Suivre les risques en temps réel avec des indicateurs spécifiques | Suivre le taux de défaut des emprunteurs pour anticiper les risques de crédit |
Anticipation par scénarios et simulations | Réaliser des stress tests et des simulations de crise | Simuler l’impact d’une hausse des taux d’intérêt sur la solvabilité de la banque |
Développement d’une culture du risque | Former et sensibiliser les équipes à la gestion des risques | Formation sur la gestion des risques de liquidité pour les équipes de trésorerie |
Pilotage des plans d’action | Prioriser les risques critiques et suivre les actions correctives | Renforcer les politiques d’octroi de prêts pour minimiser les risques de crédit |
Suivi régulier et ajustement des stratégies | Rapports réguliers et ajustement des plans d’action | Ajuster les stratégies de gestion de liquidité en fonction des résultats obtenus |
En s’appuyant sur ces étapes, le contrôle de gestion peut efficacement accompagner les équipes bancaires dans la gestion des risques, en assurant un suivi proactif et en mettant en place des actions correctives adaptées. Grâce à une approche structurée, des outils performants et une culture du risque bien ancrée, les banques peuvent minimiser les impacts négatifs et assurer la pérennité de leurs opérations.